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2014-11-22: C'est un début

Comme premier texte je vous propose un résumé des cycles de réflexions entourant mon projet doctoral.

 

Cycle 1:La communication journalistique

En juin 2013, après la grande médiatisation de la découverte du boson de Higgs, j'ai décidé de tenter l'expérience de faire un doctorat bidisciplinaire. J'avais lu avec grand intérêt la thèse de Hugo Casanova sur la figure de l'atome dans les revues de vulgarisation. Voici un résumé de ma lecture de l'ouvrage:

«La physique des particules souffre aussi d'une production d'un double discours, l'un pour les experts, l'autre pour les néophytes. Cela semble provenir du fait que depuis l'atome de Rutherford, la physique des particules est passée d'un modèle cohérent et prévisible à celui de la mécanique quantique qui est probabiliste et qui répond au principe d'incertitude de Heisenberg. La quantique se démarque aussi par le consensus entourant la postulation de l'équation de Schrödinger. Cependant, il existe des  grandes divergences quant à son analyse.»

Voici mon premier objectif:

«Dans une optique de recherche de vérité, il serait nécessaire de trouver un nouvel ensemble de conceptions communes aux scientifiques et aux publics afin de démocratiser la physique des particules. Cela doit se faire premièrement en explicitant la complexité et la nature probabiliste des théories actuelles, en utilisant de manière accrue les outils mathématiques, en reconnaissant des limites de la technologie et en effectuant une véritable mise en contexte des découvertes. Il n'est pas question ici d'abolir les images simplistes des théories physiques, mais d'encourager le public à avoir un regard critique face à sa compréhension des nouvelles découvertes.»

Je me suis fait dire par certains que ce projet n'était pas de l'ordre des études doctorales. Néanmoins, j'ai poursuivi ma réflexion et effectué une revue de la littérature durant l'été 2013.

 

Cycle 2: La communication à double étage et les objets «frontières»

En vue de débuter un doctorat à l'automne 2014, il me fallait faire les demandes de bourses à l'automne 2013. Ce qu'il manquait à mon étincelle initialle était un ancrage dans les théories communicationnelles. Je me suis donc positionnée en terme d'objets frontière et de communication à double étage comme en témoignel'extrait suivant datant d'octobre 2013:

«Actuellement la transmission scientifique passe par une communication à double étage présentée par Lazarsfeld, Berelson et Gaudet dans les années soixante. Dans cette théorie, le rôle du journaliste est celui d'un traducteur entre le scientifique et le public. L'utilisation d'un intermédiaire a pour conséquence une plus grande confiance du public dans les propos de la science. Nous proposons une extension de la théorie de la communication à double étage.Cette recherche propose de faire des liens entre les études communicationnelles et la physique. La théorie des «boundary spanning» s'applique lorsque des acteurs, des «boundary spanners», de certains milieux très distincts poursuivent un objectif commun et produisent des ressources. Il se construit ainsi un nouveau champ d'expertise à mi-chemin entre les deux champs initiaux. Aussi, le nouvel acteur est un «boundary spanners» puisqu'il permet de faire le lien entre les théories en physique des particules et les techniques journalistiques de vulgarisation scientifique. L'utilisation des «boundary spanners» peut cependant poser certaines contraintes temporelles et physiques. Star et Griesemer (1989) ont ainsi proposé le concept de «boundary object» qui est un objet étant suffisamment malléable pour s'adapter au besoins locaux et assez robustes pour maintenir son identité lorsqu'utilisé globalement.»

Un des articles cités lors de la rédaction de ce texte est Alternative routes in science communication de Bucchi (1996). Cet article scientifique a été ma porte d'entrée au modèle communicationnel de Cloître et Shinn( 1985)

 

Cycle 3: Caractérisation du discours au sujet de la théorie du modèle standard

En étant admise au études doctorales, j'ai pu assister aux cours de théories générales de la communication et de méthodologies en communication. Le fait d'être dans le milieu communication est très stimulant et à chaque semaine je découvrais un nouveau monde de connaissance. À partir d'une sélection d'articles effectuée en partie avec la bibliothécaire attitrée au programme, j'ai pu révéler mon intérêt d'étudier la communication scientifique à l'écrit:

«Je propose de caractériser le discours écrit au sujet du modèle standard dans les articles de vulgarisation, blogues scientifiques, livres de référence, encyclopédies et ouvrages scolaire. Cela permettra d’obtenir une vue globale sur les discours associés au modèle standard. Historiquement, les dernières théories aussi abstraites propulsées dans les médias sont la relativité générale d’Einstein et, dans une moindre mesure, la mécanique quantique. Plusieurs études ont analysé du discours de la science dans les médias (Halliday & Martin 1993, Penney 2003, Calsamiglia 2004, Parkinson 2005, Luzón 2013). Cependant, ces études n’ont pas traité de sujets aussi abstraits que le modèle standard. Aussi, la plupart de ces recherches caractérisent qu'une seule source médiatique et s’adressant à un seul auditoire. Des thèmes sont évoqués dans ces recherches telle la plus grande affinité entre les livres pour enfants et les manuels scientifiques se dissociant des articles de vulgarisation (Parkinson 2005) ou encore, l'absence de processus argumentaire dans les manuels scolaires (Penney 2003).»

 

Cycle 4: Autoethnographie organisationnelle en physique des particules

Cependant, ce projet ne m'était pas entièrement satisfaisant. Premièrement, je voyais mal l'aspect bidisciplinaire du projet. Aussi, il me semblait que je me lançais dans une recherche très robotisée et quantifiée. N'est-ce pas ce que je tentais de fuir en plongeant dans les études communicationnelles. Suivant un éclair de génie, j'ai suivi le filon de la recherche-création pour tomber sur l'autoethnographie. Bam ! J'ai trouvé là le cadre pour entamer un processus de recherche.

L'autoethnographie est un concept formé de: auto - ethno - graphie. L'ethnographie est l'étude de l'influence de la culture sur une communauté. Ainsi, l'autoethnographie est une étude des influences sur soi de la culture. En fait, il s'agit plus de l'influence de l'organisation du domaine de la physique universitaire qui m'intéresse et c'est ainsi qu'est construit, l'autoethnographie organisationnelle.

Je dois suivre un cours la session prochaine sur l'ethnographie, je serais alors plus apte à fournir une définition claire au concept. Pour le moment, c'est «tout nouveau, tout beau» pour citer un vidéo sur le boson de Higgs que j'affectionne.

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