top of page

2014-11-27: L'énigme à résoudre

Mardi dernier, le 25 novembre, je suis allée chez mon codirecteur en physique pour discuter du travail que je pouvais faire en physique. Mon objectif est de faire de la «vraie» physique telle que définie par la structure académique de l’Université  de Montréal.

 

Certaines conditions s’appliquaient toutefois. Je ne pouvais pas vraiment travailler sur un sujet chaud, où la compétition est féroce, car les probabilités sont grandes que je me fasse devancer par d’autres scientifiques.

 

Je vais devoir faire un calcul de désintégration d’un méson B en trois particules. Ce calcul pourra très certainement être utilisé par l’expérience LHC-B postée au CERN. Pas d’articles scientifiques en vue, mais c’est tout de même de la «vraie» science.

 

Étant donné que je ne suis pas familière avec ce domaine en particulier, j’ai reçu une liste d’articles scientifiques à lire pour me mettre dans le bain. Étant à cheval entre la physique et la communication, c’est-à-dire entre les sciences pures et humaines, j’ai à lire des articles des deux domaines. Mon expérience jusqu’à présent me laisse croire que les articles scientifiques en communication sont plus accessibles. J’aurais peut-être bientôt plus d’exemples à ce sujet.

 

Pour en revenir au titre du billet, je voudrais terminer avec une parenthèse sur le livre de T. Kuhn, La structure des révolutions scientifiques. Je suis rendue au deux tiers de l’ouvrage et jusqu’à présent le concept qui m’a le plus illuminée est celui d’énigme ou «puzzle».

 

«Les énigmes, au sens où nous l’entendons ici, représentent ces problèmes spécifiques qui donnent à chacun l’occasion de prouver son ingéniosité ou son habileté.» (Kuhn, 1962, p.62)

 

«L’entreprise scientifique, dans son ensemble, se révèle effectivement utile de temps à autre, ouvre de nouveaux domaines, manifeste l’ordre et met à l’épreuve des idées bien établies. Néanmoins, ce n’est presque jamais là ce qui occupe l’individu qui se consacre à un problème de recherche normale. Une fois son travail commencé, sa motivation est assez différente. Ce qui l’aiguillonne, c’est la conviction que, si seulement il est assez habile, il réussira à résoudre une énigme que personne encore n’a résolue, ou résolue aussi bien. Bon nombre d’esprits scientifiques ont consacré toute leur attention sur le plan professionnel à des problèmes de ce genre. La plupart du temps c’est la seule tâche qui s’offre dans n’importe quel domaine spécialisé, ce qui ne diminue en rien sa fascination pour ceux qui s’y adonnent. » (Kuhn 1962, p. 64)

 

À mon avis, l’enseignant en physique est un pointeur qui pointe ses étudiants vers des énigmes. Voilà pourquoi en science pure on ne peut que choisir le sujet général, tandis qu’en sciences humaine c’est à l’étudiant de définir sa question de recherche.

 

Je reviendrai prochainement sur les effets bénéfiques de devoir définir sa question de recherche et sur les applications possibles au département de physique.

 

 

Bibliographie: Kuhn, T.-S., & Meyer, L. (2008). La structure des révolutions scientifiques. Paris: Flammarion.

bottom of page